samedi 15 décembre 2007

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Suis la sorcière, aux seins noirs, mes seins noirs, fille de ma fille, ma propre fille, magnétite lunaire des turgescences, turgescentes pines, je suis très belle.

Ai plein de trous et de recoins pour y fourrer force bites, et de poils sur le corps, point, depuis que Saudek m’a photographiée, mes seins noirs, mes seins noirs.

Pends, folâtre et lascive, de quelque berceau de cathédrale, mes cheveux ne balaient pas le dallage infécond, couche des eunuques et mal-baisés, mes seins noirs, mes seins noirs.

Ai en spirale un trou, pour les bites en spirale, et des points d’attache pour prothèses, aussi une nuque fine, mes seins noirs, mes seins noirs.

Suis un message, comme on m’écrit.

L’épluche de mes seins noirs, mes seins noirs, mes seins rouges, mes seins blancs, mes seins frénétiques et dévoyés, comme l’hérésie d’un cul sans trou du cul, mes seins noirs, si noire suis, n’ont plus d’équivoque.

Suis un message continu, et continue un peu, un peu de l’angélisme vénéneux d’Elina Löwensohn, ou l’équation inverse de l’Ophélie préraphaélite, She-Hulk par Broodthaers, de quoi enrouler de cuir fauve l’antre d’un porteur de bite.

Ai virtuels dans mes viandes des cailloux aiguisés qui tuent, qui meurent, quand glousse et poupoule en bavant honte et mort, et ne m’aime autant qu’hameçonnée au berceau de cathédrale, l’axe omphalique avant le pal me faisant toupie, de mes extensions corporelles d’adamantium raclant la muraille, hystérique.

Mes seins noirs, mes seins noirs, qu’ils portent yeux, doigts, bouches, vulve, anus, mes seins noirs, mes seins noirs.
Ce tibia dans ma main, ce couteau, cette pine, ce pinceau de bambou, cette tige à calligraphie qui ainsi nomme chaqu’un de mes seins noirs, mes seins noirs.

Suis un message, comme on m’écrit.

Suis un message, comme on m’écrit, mes seins noirs, mes seins noirs.

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