samedi 15 décembre 2007

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Veux la mâle branche ou le phalle/sphère/boulette-de-papier-froissé-par-la-censure et aussi :

• Cosmogénier autour de mon ventre…

… et laisser tomber les déchirements, abandonner la création, accroupir mon zéroïsme autour du tout de mon cru, touiller au fond de mon wok quelques crevettes, une tresse de citronnelle, parce que je ne suis pas là, je suis là.

Le sein de terre à nourrir lézarres et scolopendus, Faye Wang me regarde à faire mal, des photons mêlés de soie me coulent comme sueur froide le long des cuisses, son limon de crasse aux chevilles, ses yeux.

« Je veux qu’on m’encule comme un homme ! », she said.

Apsara consacrée à mon épine avec :

• yeux bleus.
• yeux noirs.
• globes de gélatine que l’on dissèque à quatorze ans avant de savoir quoi en faire et d’abandonner parce que quelqu’un a déjà eu l’idée.

Apsara à la langue humide et ectoplasme et insinue et léthale de satiété et asthme aqueux et morphine appelée et de ce genre de choses belles à écrire comme ce soir on rampe haut.

Quelque berserk amorphe rampe haut une quinzaine de segments de mézigue, à mortifier devant le zœil goguenard de MacCyclope, moi mes petits zyeux waterproofs, ma petite bite qui a froid*, mes petits ongles grignotés, mon petit Ubu-pocket qui braille comme bruit blanc

« Mon ventre, mon ventre, mon ventre, mon ventre j’l’aime pas
L’est plein de méthane, l’est plein de caca
L’est tout blanc rot avec poils ternes comme une betterave de l’enfer
Y veux d’la bière et des oignons et des pan’quières
Mon ventre, mon ventre, mon ventre, mon ventre
Et son antenne à néant (n’est pas Ganesh qui veut !) »

* Je ne sais pas pourquoi j’écris ça, elle est belle ma bite, je l’aime bien ma queue de fer gansée de velours. M’oublie à me complaindre avec les chiens selon la doxa qui veux qu’en s’humiliant publiquement on ne peut qu’être audacieux et sincère. Chacun trouve malheur à sa mesure. Dans l’intimité, on m’appelle Pine d’Acier.

Pourtant ce haut rampage était, mêlés, amourerie pour âmes avec trous, grand vide que les beignets thaïs de chez Tchong ne comblent pas, ni boire, calligynie, voire panique.

Il ne reste qu’à l’attendre.

Elle arrive, mais comme elle n’existe pas, je n’existe pas, elle chante :

« Suis Faye Wang, l’Asie de tes fuites, maîtresse de tes hiérogamies
Ou plutôt de la farce de tes impuissances, si loin, si jeune, pauvre con
Suis le poisson qui gobe l’Orient.

Danse le Acapocalypso ! (elle danse)

Suis chantante la surdité et aveugle de ma jeunesse et belle et percée
Comme ce hochet du voyage qui se pare de haillons de luxe
Depuis que Wolfgang Tillmans m’a photographiée.

Danse le Acapocalypso ! (elle danse)

Regarde mon cul, il te fait mal, regarde mon sein, il te fait mal
Fais sonner le gong oblong qui appelle mon image qui te fait mal
Je suis plus jeune que toi.

Danse le Acapocalypso ! » (Je danse le Acapocalypso, pendant que Wang et Ubu-pocket se battent. U. est gros et fort, mais W. est jeune, belle, et fait du jiu-jitsu).

Se dansent nouvelles eschatologies, peep-show que scande l’ostéophone, trajectoires de viandes à lécher, si nues : lent désordre, le renard n’a pas d’orbites, mes pieds aux sols, je dessine dans l’espace la courbe inverse de la sphère à grandes baffes, tout le monde me hait, manipulé.

Pourtant, je n’avais rien bu, ou si peu, ou j’me souviens plus, j’étais bourré, c’était une question de choix de vie, de finalité, d’extension dans l’espace de ma protéiforme avidité, d’agripper lèvres, seins et tendresse et d’en extraire par battage, expression, sublimation et aspiration de quoi tenir jusqu’à demain, jusqu’aux vacances, jusqu’à vivre.

Le désir me fait maaaaal !

Pendant le temps que j’y pensais, moi tous à l’unisson, elle a revenu pendant le temps que je regardais pas, elle a chanté pour un lourdaud qui dansait son horloge interne, elle n’existe pas, mais elle imite bien Björk et j’aimerais ça, elle chante :

« Suis Caliban l’élément-terre, zob-mes-couilles, mon trou du cul ne sait plus
Si je suis bite ou chatte, quand communie,
Comme dirait Boy George, je ne mange que de la viande attachée.

Danse le Acapocalypso ! (il/elle danse)

Suis belle et beau d’être telle et tel et adepte du cloué, clouté, percé et perforé
Avec besoin de : ô, toi ? Ta somptueuse pine d’acier
Que jalousèrent les héros du glorieux jadis en prémonition de toi.

Danse le Acapocalypso ! (il/elle danse)

Nippon puis être, ou de Hong-Kong-la-belle, à ton plaisir
Anyway, ma chatte est douce, quand j’ai une chatte, et étroite, et épilée
Depuis que Witkin m’a photographié

Danse le Acapocalypso ! (il/elle danse)

Ne vas pas croire pourtant que tu puisses être heureux, avec la terre pour traversin
Regarde doigts, (hop, hop, hop, hop, hop, hop, hop !)
Faye Wong te regarde à faire mal, connard.

Danse le Acapocalypso ! » (je danse le Acapocalypso, mais je suis seul désormais, mes gestes ont gardé des réflexes de tae-kwon-do et dans la courbe inverse de la sphère que décrivent mes mains, des anti-puti ricanants surgissent des failles du continuum spatio-temporel… Enfin, ce serait trop long à vous expliquer).

Dormir, vous n’y pensez pas !

Quand j’étais Procuste, mais on a beaucoup menti, je n’avais qu’un rasoir à chattes, et des seins de cilice, silicone, silicose, un vautour me bouffait la rate, un collier de mains souvenir-de-Mejico, me rampaient partout, j’avais tué le roi, mais ça n’était pas ma faute, enfin, j’étais seul, si seule, et mon lit… c’était une belle uchronie, et uchronie est indispensable, mais dormir, vous n’y pensez pas !

Alors, fort de tout cela, enfin androgyne, fort de tout et tout et tout cela, et tout, j’ai levé mes cohortes de Super Sentai et suis parti, parce que j’allais avoir trente ans, que mes amis sont morts ou mariés, que je ne peux plus téléphoner nulle part après minuit et que c’est ce qui me tuera, et tout m’emmerde à part Faye Wong, et encore, juste aujourd’hui, alors fort de tout cela, fort de tout et tout et tout cela, et tout, à la tête de mes mille petits mois j’ai pris la route pour faire la seconde moitié du chemin : je devais apprendre à mourir.

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