samedi 15 décembre 2007

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Tranché le lard, fouillée la viande, creusée la graisse !
Sur le chemin de l’œuf, hardi les gars !
Hourra les bouchers de l’âme !
Tranché le lard, creusée la graisse, fouillée la viande !

À l’excision de la pierre de la folie…

Il est là le nœud, l’infime cancer, la conjonction, papa-maman, tranchons, fouillons, creusons, les compagnons de la charcute à la rescousse, tenant au bout de la lame le point, l’oméga, la puce, le nombril de l’ombre, le bête furoncle de l’âme ; il n’échappera plus longtemps au scalpel excavateur, le noyau, le pépin, le pépin !

Tranché le lard, creusée la graisse, fouillée la viande !

Glissant le tranchoir dans les replis squameux, les chairs roses constellées d’hémoglobine, taillée la veine, cisaillée l’artère, ébranché le paquet musculeux, élagué le tendon, sur le chemin de l’œuf, hardi les gars !

Le tire-comédon impuissant, il fallait le hachoir, la chirurgie des abattoirs !

Tapi aux tréfonds de l’intestin, le gravier sournois, infestant le poumon visqueux, le calcul, la chiure, l’impact, la piqûre de la grimace, enkysté dans la gelée cérébrale, alors !

Tranché le lard, creusée la graisse, fouillée la viande !

Fiers et sanglants, rouges et rouge sang, les pourfendeurs de bidoche à la traque du poil à gratter, chantent vers le ciel rouge sang…

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