samedi 15 décembre 2007

38

Tokyogagaga de mes bagages, de mes signes et mes petites envies, petites, envies petites, petites envies, en bouche, m’en bouche de petites salopes mal embouchée, comme ma sacrée pine mal embouchée par toi, petite salope qui m’embouche mal la pine, cette sacrée pine, comme toi grosse petite salope qui un jour de printemps avec tes bottes après ce sacré coup de dent s’était vu cracher dans la gueule le jet de sang de ma pine tranchée par toi d’un sacré coup de dent et je m’étais réjoui de ton effroi, toi la bouche sanglante et emplie de mon sang qui n’a pas exactement le même goût que la purée, si j’ose m’exprimer ainsi.

Ces bottes lui donnaient l’air d’un petit garçon, tu ressemblais à Robin, moi je me prenais pour Batman et j’avais envie de t’enculer.

Après j’avais envie de faire des grands dessins avec mes bras dans le ciel, de calligraphier Tokyogagaga sur le signal du soleil, et d’inventer une chanson, comme :

« Belle négentropie, ma belle,
Tu t’envoles à tire-d’aile,
S’en revient vers le pays
Dont le prince est un pédé. »

Là-bas, les femmes sont velues comme des brosses et les garçons mignons comme des moutons mais bon, les moutons ça pue et les filles, ça s’épile, d’ailleurs, ça s’épile.

Et sur leurs bas-ventres nus, on peut avec leurs propres lipsticks y calligraphier Tokyogagaga, ou y tatouer des papillons bleus parce qu’après tout, on est pas des brutes, on est vachement sensibles, on pleure des fois parce qu’on va mourir, parce qu’on va mourir, malgré les tatouages, les anneaux dans les couilles et les tétons et les lèvres des sexes de nos mères.

Chez les grands et beaux guerriers et les belles et grandes guerrières de Gondwana, ces anneaux servent à accrocher des chaînettes d’argent ou d’acier qui sillonnent leurs corps rompus aux arts martiaux les plus brutaux et les plus vicieux, et les plus valeureux d’entre eux, couverts de métal, par leurs danses subtiles organisent dans l’espace les trajectoires de leurs flamboyants bijoux et, bien entendu, calligraphient dans le repère de leur transe Tokyogagaga.

Ce faisant ils braillent comme des cons, mais disent qu’ils chantent, et leurs chants donnent à peu près ça :

« Chienne négentropie, ma chienne,
Remue ton money maker, shake, shake,
Nous nous en retournerons au pays
Forts de ce que ceux qui sont restés sont des foutus péquenots et qu’on a ramené plein de jolis souvenirs de New York, des shurikens en os de dinosaure (y en a plein, là-bas), des morceaux de voitures mâchés par des artistes contemporains, des nouvelles drogues fraîchement synthétisées par le C.I.A. et qui te dispersent aux sept coins du cosmos, et on a fait plein de super photos et on a vu plein de trucs qu’on peut même pas vous raconter tellement que c’était, et on a même vu Tokyogagaga,
Parce qu’on a aussi été à Tokyo,
Mais on a dû arrêter,
Le sang nous coulait par les oreilles,
On était allergique ! »

Lala a rapporté une paire de bottes qui, quand elle les porte, lui donnent l’air d’un petit garçon, un petit Robin dont je serais le gros Batman et elle aime tellement que je l’encule ; avec ses anneaux dans les tétons reliés par des chaînettes d’acier et le papillon bleu tatoué sur son pubis rasé, elle fait un peu pute de magazine SM british, mais, le saviez-vous, cela ne l’empêchera pas de mourir.

Et c’est dommage !

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